Coqelysees.com vous présente :
Derrière ce nom, il y a moi, Olivier Maingui, Créateur Maroquinier : 5ème Génération, c’est la concrétisation de tout mon savoir-faire.
Une histoire de famille, de père en fils. Un savoir, un amour du travail artisanal transmis de génération en génération et j’en suis la 5ème ! Trouver le nom de ma marque fut pour moi une évidence.
Ensuite la recherche du sigle pour la représenter au plus juste fut à la fois captivante & complexe. Les idées fusaient. Les nuits étaient riches de réflexions. Au final, le destin est bien fait. Me voilà retenu, en avril, à la formation Atelier Design et Métiers d’Art 2018 dirigée par Jean-Baptiste Sibertin Blanc. Une rencontre, un échange… L’espace d’un instant, une calligraphie est née - Un grand merci à toi Thierry RICHARD !
Une symbolique, la main, mon premier outil de travail mais aussi le chiffre 5 comme je suis la 5ème génération de maroquiniers de la famille.
Tout commence en Belgique et ce sont les femmes qui sont à l’origine de la maroquinerie dans la famille jusqu’à mon arrière-grand-mère qui est venue s’installer en Normandie, aux Baux-De-Breteuil. C’est ensuite ma grand-mère qui poursuivit la maroquinerie puis mon père et à présent moi. L’atelier familial est maintenant depuis de nombreuses années au Fidelaire.
Dès les premiers instants de ma vie, j’ai donc baigné dans la maroquinerie. Mes parents avaient leur atelier au sous-sol de la maison. J’ai très vite touché à la matière ! Quand je descendais les voir, j’aimais toucher les peaux & sentir le cuir, cette odeur si particulière qui emplit l’atelier. J’ai très vite aidé mes parents dans les petites taches de maroquinerie. A l’école je m’ennuyais. Et c’est le début du « Je t’aime moi non plus avec la maroquinerie ». Je vous fais court : CAP de Maroquinerie – CAP de Barman – Grave accident de moto qui remet tous mes rêves & projets en question – Maroquinier chez Carré Royal puis à mon compte, perte d’un gros client… - Vendeur en concession – Gérant de station de lavage – Retour aux sources dans l’atelier familial pour enfin reprendre les rênes suite au départ en retraite de mon père. Comme quoi mon père avait raison, je l’ai toujours entendu dire « Mes fils finiront maroquiniers ! »
Après toutes ces années à façonner pour les autres, dont de très grandes marques, je décide de passer de l’ombre à la lumière & de créer ma propre collection de petite maroquinerie pour Homme. J’ai voulu ces modèles à mon image, motard & féru de belles voitures : sobres, chics, simples & efficaces ; conçus dans une matière noble, un cuir au tannage végétal qui se patinera subtilement dans le temps.
Ma compagne a de suite répondu présente pour travailler à mes côtés & partage avec moi cette belle aventure que nous souhaitons vous faire partager au travers de nos produits fabriqués à la main, dans notre atelier Normand, avec passion & authenticité.
C’est parti pour une immersion dans mon univers. Je vous présente les étapes majeures de mon travail et donc de la conception de vos produits.
Sélection des peaux :
La première étape incontournable dans la fabrication de votre futur article de maroquinerie. J’ai voulu un cuir de qualité au tannage végétal issu des meilleures tanneries d’Italie pour garantir une longévité, un toucher & un rendu haut de gamme de mes produits. Pourquoi le tannage végétal ? Pour son rendu unique mais aussi, volonté de notre part, pour le respect de l’environnement. Le tannage végétal est une tradition artisanale ancestrale qui permet d’obtenir une matière unique. Les signes du temps révèlent la vraie nature du cuir. Les couleurs du tanin apportent au cuir un ton chaud. Comme dirait ma compagne, passionnée d’œnologie, c’est comme un bon vin, le cuir tanné végétal mûrit au fil du temps. Sa résistance n’est en rien compromise, bien au contraire, le cuir obtenu est plus dur et beaucoup moins souple que le cuir tanné de manière minérale comme au chrome. Enfin, l’utilisation de tanin naturel pour la transformation du cuir assure un faible impact sur l’environnement. L’autre atout du tannage végétal, c’est qu’il permet au produit confectionné d’être recyclé, tout comme les autres cuirs.
Analyse & marquage de la peau :
Cette « lecture » est essentielle dans la chaîne de fabrication de votre article en cuir. Elle va contribuer très significativement à la qualité du produit fini. Je vais repérer et marquer les défauts en analysant la surface, les reliefs et la structure de la peau. Les défauts peuvent être d’origine naturelle telles que les veines, les rides et les grains de peau mais les causes peuvent être aussi accidentelles comme les cicatrices.
Découpe :
Ici, j’utilise pour la découpe du cuir un emporte-pièce fabriqué sur la base du patron du produit & une presse hydraulique. Le cuir est tranché au contact de la pièce métallique par la pression exercée. Le placement des patrons de découpe est déterminant. Je dois prélever un maximum de matière de qualité optimale et uniforme en grain et coloration.
Refente :
Comme son nom l’indique, cela consiste à fendre le cuir. Je peux ainsi réduire l’épaisseur du cuir sur toute la surface de la peau. Selon la destination de la découpe de cuir, l’épaisseur visée sera différente & ça se joue au dixième de millimètre !
Parage :
Cette action est complémentaire à la refente comme il s’agit également de fendre le cuir. Cette fois, je cible juste une partie de la matière à retirer comme par exemple pour réduire l’épaisseur des tranches ou pour permettre le repli du cuir pour réaliser une poche.
Marquage :
La signature de mon travail – le marquage à chaud avec les différents fers adaptés selon la taille du produit.
Encollage :
Je colle à la main les différentes parties entre elles. Cela demande une grande précision. Un fois que le produit a sa forme définitive, il faut le solidariser avec l’opération piquage.
Couture :
Me voilà en place derrière la machine à coudre pour le piquage – piqûre sellier. Ma machine est munie d’une aiguille avec une pointe spéciale pour un rendu identique au point sellier. Il est caractérisé par son aspect incliné et un petit espace entre chaque point. C’est le point le plus solide. La couture des pièces à la machine offre une régularité de points, gage de solidité du produit. La qualité du piquage dépend du calibrage opéré. Je réalise donc des tests en amont. Je règle avec précision la tension des fils et choisis avec justesse le diamètre de l’aiguille. Ensuite, finition, je brûle les fils.
Filetage :
Une finition souvent réservée aux produits haut de gamme car cette étape demande une intervention manuelle minutieuse et assez longue. Je passe à l’aide d’un fer à chaud sur les bords de la peau soulignant la tranche et le piquage pour donner un plus esthétique. La pression exercée sur la tranche par le filet chaud resserre les assemblages facilitant le travail de ponçage préalable à la coloration des tranches.
Teinture :
Pour assurer une bonne adhésion de la teinte, je ponce les tranches du produit. Ensuite je passe à la teinture manuelle. Une simple couche de teinture peut être appliquée pour masquer l’aspect brut de la peau au niveau de la tranche comme plusieurs selon le degré de finition. Ce moment demande de la dextérité et du temps, requis pour le degré de qualité du rendu final de la pièce d’artisanat. Je passe ensuite un chiffon sur les tranches pour m’assurer que la coloration ne dégorge pas et obtenir la finition brillante.
Emballage :
Pour emballer votre produit de maroquinerie fait main en Normandie, j’ai souhaité utiliser un matériau noble de chez nous en confectionnant des petits sacs en lin naturel. Et oui, le lin normand est entre autres cultivé sur les plateaux de notre Pays d’Ouche !